"TRAIT D'UNION" par Félix Castan
En publiant un journal sous ce titre, la Maison de la Culture de Larrazet prouve qu'elle se fait l'idée la plus haute et la plus juste de son rôle dans la commune
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Que la jeunesse se fixe pour but de collecter l'information ,de centraliser le savoir des gens qui vivent ensemble et forment une société indissiciable, qu'elle essaie de comprendre comment vont les choses, d'être la conscience collective en éveil et d'offrir un miroir à tous, une voix où chacun entend les échos de sa propre parole : c'est un peu un miracle, en notre siècle de dispersion ,d'inattention et de folle distraction.
Ainsi la génération qui monte apprend à se réunir sur un programme éducatif de vie pleine, de chaleur humaine, de préoccupations sérieuses : au pied du mur, elle voit ce que vivre veut dire. La seule erreur serait de rechercher de fausses unanimités, alors que le débat, les différences, les oppositions de points de vue sont les meilleurs ferments de l'action et de l'histoire des hommes.
Si toutes les communes de France avaient leur TRAIT D'UNION, instrument de reconnaissance mutuel des jeunes et des vieux, le présent aurait une autre saveur et l'avenir en serait illuminé.
Expérience pilote, démarche exemplaire. Les difficultés qui assaillent fatalement les initiatives novatrices n'ont pas moins de signification que les réussites et elles doivent être considérées, analysées avec la plus grande attention, pour approfondir la théorie dont l'effort est porteur.
Et puisqu'il s'agit de prendre la culture à les racines, on doit insister sur deux points :
- la culture n'appartient pas à une classe de privilégiés : elle effleure en tout travail, en tout métier, en toute activité économique, familiale, sportive, socio-politique. Personne n'en est exclu.
- notre pays ne peut ignorer la grande tradition qui en certaines époques fit de lui un leader de l'Europe : la culture occitane est inhérente à notre mémoire historique et sa reconnaissance assure à ce pays la cohésion de sa personnalité.
Bref, la conscience d'un village, dès qu'elle éclôt, doit comme une plante trouver son soleil, ses héritages, sur cette terre, les rayons fécondants de l'Occitanie.
Félix-Marcel CASTAN
le 13 Octobre 1978